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Le syndrome du savant est une maladie extrêmement rare mais réelle dans laquelle une personne fait preuve d’un talent prodigieux, tout en vivant généralement avec un trouble du développement neurologique, comme l’autisme. La première mention de cette maladie remonte à la fin des années 1700, mais elle est devenue plus largement connue après le film Rain Man .
« Le syndrome du savant se manifeste généralement par une ou plusieurs zones de mémoire ou de compétences extraordinaires, tandis que d’autres zones restent intactes ou sous-développées », explique le Dr Ketan Parmar , psychiatre à ClinicSpots . « Les personnes atteintes du syndrome du savant sont généralement très créatives dans leurs domaines d’expertise, mais peuvent avoir du mal à réaliser des activités qui nécessitent des compétences moins spécialisées. »
Cette maladie se développe généralement chez les jeunes ou après un traumatisme crânien. Les adultes autistes atteints du syndrome du savant peuvent également présenter un profil cognitif et comportemental qui comprend :
- Sensibilité sensorielle accrue
- Comportements obsessionnels
- Capacités techniques et/ou spatiales
- Systématiser
Les savants peuvent posséder des talents spécifiques en mathématiques, en musique, en arts, en calcul de calendrier et en mémoire. Cela peut se traduire par la capacité d’une personne à dire rapidement et avec précision quel jour de la semaine sera une date précise ou à entendre une composition musicale complexe une fois et à la recréer.
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En un coup d’oeil
Le syndrome du savant survient lorsqu’une personne possède un talent extraordinaire spécifique et vit avec un trouble grave du développement ou une divergence. Il survient plus fréquemment chez les personnes atteintes d’autisme. La cause précise du syndrome du savant fait encore l’objet de recherches.
Le cerveau et le syndrome du savant
Les chercheurs ne connaissent pas la cause exacte du syndrome du savant, mais ils ont de nombreuses théories.
« On soupçonne que l’ hémisphère droit du cerveau est impliqué chez certains savants, compensant ainsi une sorte de déficit dans le lobe temporal antérieur gauche », explique le Dr Zishan Khan , psychiatre chez Mindpath Health .
Selon Khan, il existe trois principales théories sur les origines du syndrome du savant :
- La théorie biologique et développementale : Elle part de l’idée que les dommages génétiques et neurochimiques aux lobes frontaux et temporaux du cerveau contribuent au développement du syndrome du savant.
- L’hypothèse de la modularité de l’esprit : elle postule que les perturbations des fonctions comportementales conduisent à des réorganisations forcées inhabituelles dans l’esprit des individus, ce qui se traduit par des talents particuliers.
- La théorie cognitive : Elle présente l’idée que les déficits de la fonction exécutive, de la pensée abstraite et de la mémoire procédurale hautement développée et avancée sont ce qui conduit les gens à devenir des savants
Syndrome du savant et autisme
Les professionnels de la santé et les chercheurs évoquent souvent le syndrome du savant en lien avec l’autisme en raison de sa prévalence relative chez les personnes atteintes de cette maladie. Certaines estimations vont d’une personne sur dix à environ un tiers des personnes atteintes d’autisme qui souffrent également du syndrome du savant à un certain degré.
Peut-on être un savant sans autisme ?
L’une des idées fausses les plus répandues sur le syndrome du savant est que l’on ne peut en être atteint que si l’on vit également avec l’autisme. Pourtant, comme l’explique Khan, l’autisme est généralement associé à cette maladie, mais n’est pas une condition nécessaire.
Vivre avec le syndrome du savant
Le syndrome du savant s’accompagne d’un ensemble unique d’opportunités précieuses et de défis majeurs. Comprendre ces deux aspects est essentiel pour avoir une image complète de ce que signifie vivre avec le syndrome du savant.
Commençons par les avantages. Par défaut, le syndrome du savant signifie qu’une personne possède une compétence unique et impressionnante, très remarquable en soi. Certains de ces talents sont transférables et peuvent apporter à l’individu un grand succès ou de la joie. De nombreuses personnes atteintes du syndrome du savant « utilisent leurs magnifiques talents artistiques pour des carrières lucratives, en vendant leurs œuvres et en partageant leurs dons avec d’autres personnes dans le monde entier », explique Khan.
Cependant, si le syndrome du savant peut conduire à des talents incroyables, il peut aussi avoir un impact négatif sur certaines personnes. Dans certains cas, une personne atteinte du syndrome du savant possède des « compétences secondaires » ou des talents qui sont remarquables, mais qui ne sont pas très pratiques au quotidien. « Certaines de ces compétences secondaires sont de véritables obsessions que ces personnes ont pour des appareils spécifiques ou des objets du quotidien », explique Khan. Ces compétences peuvent inclure le fait de savoir combien de briques composent un mur ou d’être capable de réciter un menu à emporter de mémoire.
Zishan Khan, MD, psychiatre chez Mindpath Health.
Certaines de ces compétences fragmentées se manifestent par des préoccupations obsessionnelles que ces individus ont à l’égard d’appareils spécifiques ou d’objets du quotidien.
Gestion du syndrome du savant
Quelle que soit la compétence d’une personne atteinte du syndrome du savant, elle peut bénéficier d’un soutien et d’une éducation personnalisés pour exploiter ses capacités dans un environnement sûr . Parmar souligne l’importance de « fournir un soutien émotionnel, des encouragements et des conseils aux personnes qui explorent et développent leurs compétences ». « Avec une intervention et un soutien appropriés , les personnes atteintes du syndrome du savant peuvent apprendre à vivre une vie réussie en plus de leurs capacités extraordinaires », ajoute-t-il. Les personnes atteintes du syndrome du savant ou de toute autre neurodiversité apportent des perspectives, des idées et des connaissances inestimables dans les domaines de l’éducation, de la recherche, de la création et des activités scientifiques.
« Le syndrome du savant n’est pas une maladie qui doit être traitée ou guérie. Certes, bon nombre de ces personnes souffrent de handicaps ou de troubles sous-jacents qui coexistent et peuvent nécessiter un traitement, mais le syndrome du savant en soi ne constitue pas un trouble problématique », explique Khan. « La meilleure chose que ces personnes puissent expérimenter est un soutien et des conseils inconditionnels de la part de personnes qui ont à cœur leur intérêt pour les aider à développer davantage leurs compétences et éventuellement à les utiliser pour s’améliorer ou pour améliorer les autres. »
Une personne atteinte du syndrome du savant doit, dans la mesure du possible, demander conseil à des professionnels de la santé pour obtenir les informations les plus récentes et les plus précises, prévient Parmar. Le domaine fait encore l’objet de recherches approfondies, il est donc essentiel d’éviter toute désinformation.