Biais égoïste : définition, exemples, effets négatifs et positifs

Une fille victime de préjugés égoïstes

Blend Images/Ariel Skelley/Getty Images

Le biais d’autosatisfaction est un type de biais cognitif qui consiste à s’attribuer le mérite personnel des succès tout en imputant les résultats négatifs à des facteurs externes. Bien que ce biais implique parfois d’échapper à la responsabilité personnelle de ses actes, le biais d’autosatisfaction agit également comme un de défense qui protège l’estime de soi

Le biais d’autosatisfaction se manifeste dans de nombreux contextes, notamment à l’école, au travail, dans les relations interpersonnelles, dans les choix de consommation et dans le sport. Il est influencé par divers facteurs, notamment le lieu de contrôle, la motivation, l’âge et la culture.

Exemples de biais égoïste

Il existe un certain nombre de signes différents indiquant que le biais égoïste pourrait influencer la façon dont vous attribuez les événements.

Supposons que vous réussissiez un examen. Le biais d’égoïsme vous amènerait à croire que c’est parce que vous avez beaucoup étudié. En revanche, si vous échouez, vous pourriez croire que c’est parce que le professeur n’a pas bien expliqué le sujet, que la température était trop élevée dans la salle de classe ou que votre colocataire vous a empêché de dormir toute la nuit avant l’examen.

Toutes ces choses peuvent être vraies, mais elles ne donnent pas une image complète de toutes les circonstances qui ont conduit à votre performance au test. Voici d’autres exemples de ce biais :

  • À la suite d’un accident de voiture, les deux parties impliquées blâment l’autre conducteur pour avoir provoqué l’accident.
  • Après une réunion désastreuse avec un client potentiel, un représentant commercial attribue la perte du compte aux mauvaises pratiques commerciales d’un concurrent.
  • Un joueur de basket-ball de lycée réussit à marquer un panier dans les dernières secondes d’un match. Il attribue cela entièrement à son habileté au jeu, sans tenir compte de la chance, du rôle de ses coéquipiers et des joueurs adverses, etc.

Pourquoi les préjugés égoïstes se produisent

Plusieurs facteurs différents peuvent influencer la probabilité que les gens s’engagent ou non dans des explications égoïstes de leur comportement.

Lieu de contrôle

Le lieu de contrôle implique des croyances personnelles sur les facteurs qui provoquent la survenue de différents événements. En règle générale, les individus ont tendance à avoir soit un lieu de contrôle interne , soit un lieu de contrôle externe .

Une personne dotée d’un locus de contrôle interne croit avoir un contrôle important sur les événements qui se produisent dans sa vie. Elle peut s’attribuer le mérite des grandes choses qui se produisent, mais cela signifie aussi parfois qu’elle assume la responsabilité de choses qui échappent à son contrôle. 

Une personne qui a un locus de contrôle externe est plus susceptible d’attribuer les résultats à des forces extérieures. Au lieu de croire qu’elle a le pouvoir d’influencer ce qui va se passer, elle a tendance à supposer que rien de ce qu’elle fait n’aura d’impact et que seuls des facteurs externes déterminent ce qui va se passer.

Une personne dotée d’un locus de contrôle interne peut se sentir bien dans ses accomplissements, mais elle peut aussi ressentir de la honte et de la culpabilité qui ne lui appartiennent pas vraiment. Une personne dotée d’un locus de contrôle externe évite cette culpabilité, mais elle a également tendance à se sentir plus impuissante et incapable de contrôler son destin. 

Une personne qui a un locus de contrôle externe est plus susceptible de se lancer dans des explications égoïstes pour ses échecs que les personnes qui ont un locus de contrôle interne. En s’attribuant le mérite de ses succès et en rejetant la faute sur quelqu’un d’autre pour ses échecs, elle parvient à protéger son estime de soi.

Facteurs de motivation

Différents types de motivation peuvent également influencer le biais d’autosatisfaction. Lorsque les individus sont motivés par l’autosatisfaction, ils ressentent le besoin d’utiliser des attributions internes pour le succès et des attributions externes pour l’échec afin d’améliorer leur vision d’eux-mêmes  

L’image que les gens veulent transmettre aux autres, ou leur propre image, affecte également les attributions égoïstes. S’attribuer le mérite des résultats positifs et rejeter la faute sur quelqu’un d’autre pour les résultats négatifs aide les gens à se présenter aux autres sous un jour plus positif.

Âge et sexe

Il a été démontré que l’âge et le sexe ont une influence sur le biais d’autosatisfaction. Les personnes âgées ont tendance à attribuer davantage de responsabilités à des facteurs internes, c’est-à-dire à s’attribuer le mérite de leurs succès. Les hommes sont plus susceptibles d’attribuer davantage de responsabilités à des facteurs externes, c’est-à-dire qu’ils ont tendance à imputer leurs échecs à des facteurs extérieurs.

Influences culturelles

L’influence culturelle peut jouer un rôle dans la fréquence à laquelle les individus se livrent au biais d’autosatisfaction. Bien que ce biais soit assez répandu aux États-Unis et au Canada, il tend à être beaucoup moins fréquent dans les pays asiatiques.

Les cultures individualistes comme celle des États-Unis accordent une plus grande importance à la réussite personnelle et à l’estime de soi. Il est donc plus important de se protéger du sentiment d’échec. Dans les cultures collectivistes ,  personnes sont plus susceptibles d’attribuer leur réussite personnelle à la chance et leurs échecs au manque de talent.

Il existe certains scénarios où les préjugés égoïstes sont moins probables. Les personnes qui entretiennent des relations amoureuses ou des amitiés proches ont tendance à être plus modestes, par exemple. En d’autres termes, vos amis ou votre partenaire vous tiennent en haleine en vous critiquant honnêtement lorsqu’une mauvaise situation pourrait être au moins en partie de votre fait.

Impact du biais égoïste

Dans de nombreux cas, ce biais cognitif permet de protéger son estime de soi. En attribuant les événements positifs à des caractéristiques personnelles, on obtient un regain de confiance. En imputant la responsabilité des échecs à des forces extérieures, on protège son estime de soi et on s’exonère de toute responsabilité personnelle.

L’un des avantages de ce biais est qu’il conduit les gens à persévérer même face à l’adversité

Un chômeur peut se sentir plus motivé à continuer à chercher du travail s’il attribue son chômage à la faiblesse de l’économie, par exemple, plutôt qu’à un échec personnel. Un athlète peut se sentir plus motivé à bien performer s’il estime que son échec lors d’une précédente compétition est dû au mauvais temps plutôt qu’à un manque de compétence.

Comment éviter le biais égoïste

Bien que le biais d’autosatisfaction soit assez courant, il peut avoir un certain nombre d’effets négatifs sur la prise de décision. Certaines stratégies peuvent vous aider à éviter ce biais ou à l’empêcher d’influencer vos choix de manière préjudiciable.

  • Apprenez à le repérer : en étant plus conscient de ce biais, vous pourrez voir les situations de manière plus réaliste. Lorsque vous évaluez des situations, prenez un moment pour vous demander si vos évaluations pourraient être influencées par ce biais.
  • Pratiquez l’acceptation de soi : Être capable d’accepter ses défauts et d’être bienveillant envers soi-même réduit l’impact des échecs sur l’estime de soi.
  • Faites preuve de compassion envers vous-même : regardez-vous avec amour, même lorsque vous faites des erreurs. Des recherches ont montré que l’autocompassion réduit les sentiments et les pensées négatives
  • Réduire l’autocritique : La pratique de l’autocompassion implique également de travailler à être moins critique envers soi-même. Des études suggèrent que les athlètes qui font preuve d’autocompassion sont moins critiques envers eux-mêmes après avoir commis une erreur  

Pièges potentiels

Si le biais égocentrique peut protéger l’estime de soi, il peut aussi amener les gens à éviter d’assumer la responsabilité de leurs propres actes. S’ils ne sont pas capables de voir la situation avec précision, ils risquent de ne rien apprendre de leurs propres erreurs. 

Souvent, lorsqu’une personne est déprimée ou a une faible estime de soi, ce type de biais peut être inversé : elle attribuera les résultats positifs à une aide extérieure ou même à la chance, et se blâmera lorsque de mauvaises choses se produisent.

8 Sources
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Lectures complémentaires

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